Les sorcières existent et je suis prête à parier avec vous que vous en êtes une. Mais avant de vous donner les 20 caractéristiques qui décrivent une sorcière, j’aimerais faire un petit survol historique du vécu de la sorcière afin de dégager les préjugés qui ont souvent causé une vie difficile ou la mort chez ces femmes qui n’avaient commis qu’un seul crime : celui d’être connectée au monde divin.

De plus, si je tiens tellement à démystifier le rôle des sorcières, c’est en raison des peurs qui sont encore évoquées par plusieurs femmes qui me consultent, et qui se sentent très mal au fait d’utiliser le tarot. Oui, oui, encore aujourd’hui, le spectre du Mal transpire encore dans notre culture, et le sort des sorcières est intimement lié à ces peurs.

Étymologie du mot « sorcière »

Le mot sorcière, féminin de sorcier, remonte à un latin populaire sortiarius, proprement « diseur de sorts », dérivé de sors (gén. sortis), désignant primitivement un procédé de divination, puis « destinée, sort ».

Une histoire d’horreur

Aujourd’hui, les sorcières font leur réapparition à l’aube du passage définitif à l’ère du Verseau. On en entend de plus en plus parler grâce au culte wiccan, puisque les femmes tentent de se réapproprier leur spiritualité, mais aussi leurs pouvoirs de divination, qui ont été usurpés par les religions patriarcales monothéistes. D’autres cultures ont également participé à leur stigmatisation confirmant la peur universelle du pouvoir féminin.

Jusqu’à tout récemment, les sorcières souffraient d’une mauvaise réputation qui puisait ses racines dans le satanisme. L’Église catholique a jeté l’anathème sur les sorcières par des moyens que l’on pourrait qualifier d’intenses. En effet, les sorcières étaient condamnées au bûcher, rien de moins. En quoi ces femmes pouvaient-elles faire si peur qu’elles étaient devenues passibles d’une mort aussi humiliante que douloureuse ?

La défiguration du corps féminin

En plus de les condamner au bûcher, la culture populaire attribuait aux sorcières des caractéristiques physiques effroyables, voire répulsives qui ont fait naître les légendes de l’Halloween. Par ces images de laideronnes, on leur enlevait toutes caractéristiques sexuelles attirantes pour s’assurer d’éloigner ceux qui auraient voulu les approcher. Ainsi, on leur collait le visage du mal incarné.

D’ailleurs, dans les contes de fées, les sorcières jouaient les méchantes, mais possédaient tout de même le pouvoir de transformer les choses et les êtres à leur guise, toujours avec des intentions de méchanceté. Effectivement, ces transformations étaient qualifiées comme étant maléfiques. Mieux valait s’éloigner de ces personnages hideux et sataniques.

Dieu ne parle qu’aux hommes

Ainsi, comme mentionnée plus haut, dans notre culture, la mauvaise réputation des sorcières prenait vraiment sa source des religions monothéismes qui ont tout fait pour condamner les femmes qui prétendaient avoir un accès direct au divin. Pire encore, il suffisait d’avoir une suspicion de pratique de sorcellerie pour envoyer des femmes de tous âges et de toutes conditions au bûcher. 

sorcière-laide

En fait, l’Église s’affichait comme l’unique intermédiaire entre Dieu et les humains. Quiconque affirmant une révélation directe, c’est-à-dire ayant reçu ou relayant un message de Dieu, était considéré comme hérétique.

D’ailleurs, dans l’histoire, l’humanité a toujours reconnu les facultés psychiques des femmes qui leur permettent de se connecter aux énergies universelles d’une façon toute naturelle. On n’a qu’à penser à la Pythie de Delphes ou aux sibylles, par exemple. Par ailleurs, les hommes aussi possèdent ces qualités, mais dans une moindre mesure. Mais ils étaient tout aussi persécutés.

Les origines bibliques qui expliquent notre malaise face au tarot

D’autre part, pour illustrer l’emprise religieuse dans cette cabale contre les sorcières, je vous présente quelques exemples tirés de la Bible, et qui s’avèrent à l’origine de notre malaise culturel face aux divinations. D’abord, voici l’histoire de Saul (1 Samuel 28 : 3-25) qui a consulté une médium malgré l’interdiction qu’il a lui-même promulguée de ne pas le faire. En effet, l’ironie du sort a voulu que Dieu ait décidé de ne plus parler à ses prophètes pendant cette période. Mais Saul était bien mal pris. Il avait besoin de consulter un mort de renom, le prophète Samuel, afin de pouvoir vaincre les méchants Philistins. Alors, il passera par-dessus son propre décret pour consulter une voyante. Voici un extrait intéressant de cette histoire.

«Et la femme lui dit : voici, tu sais ce que Saül a fait, qu’il a retranché du pays les évocateurs d’esprits et les diseurs de bonne aventure; et pourquoi dresses-tu un piège à mon âme pour me faire mourir ? Saül lui jura par l’Éternel, en disant : l’Éternel est vivant ! il ne t’arrivera point de mal pour cela.»

1 Samuel 28:9-10

Il semblerait donc qu’un Dieu de la vie n’enlève pas la vie aux sorcières ! Vous pouvez lire ici l’histoire complète.

Cette interdiction imposée par un roi vise à donner la seule place de divination aux prophètes hébreux masculins, dans le but d’imposer un seul dieu unique et enrayer l’idolâtrie. Ce n’était pas une mauvaise chose en soi, mais les femmes en ont fait les frais. D’ailleurs, les auteurs de la Bible ont réussi leur stratagème, car les interdictions de la Bible ont créé un climat de peur si intense qu’ils ont réussi à imprégner dans l’imaginaire collectif une image effroyable du pouvoir de divination. Par exemple, parmi les interdictions formelles de pratiquer la divination dans la Bible, vous pouvez vous référer à ce texte du Deutéronome 18.9-22 qui ne fait pas dans la dentelle. Ce texte décrit l’interdiction de consulter des devins sous peine de mort.

Les femmes sorcières du Moyen-Âge meurent par milliers sur le bûcher

Et l’Église catholique a pris cette interdiction au pied de la lettre. Par conséquent, les historiens estiment qu’il y eut entre 50000 et 100000 victimes des procès contre la sorcellerie sur une population de 80 millions d’habitants en Europe depuis les années 1300. Et la majorité de ces victimes étaient des femmes. La plupart de ces femmes étaient souvent des sages-femmes ou des guérisseuses. Elles pratiquaient la phytothérapie et l’herboristerie. Pourtant, les moines religieux possédaient des jardins où ils cultivaient de quoi créer une pharmacopée. Pourtant, ils n’ont jamais été condamnés à pratiquer la sorcellerie.

Les sorcières étaient condamnées parce qu’elles étaient des femmes, et elles en savaient plus sur les plantes que les soi-disant médecins de l’époque qui pratiquaient des saignées…

On pourrait affirmer que le pouvoir de connexion des femmes avec le divin et leurs qualités de guérisseuses faisaient carrément peur au pouvoir masculin en place.

Le retour du féminin sacré et du culte lunaire

En fait, le concept sacré de la féminité des religions celtiques a côtoyé pendant plus d’un millénaire les influences gréco-romaines à l’origine de notre civilisation, mais leurs pratiques furent occultées par la montée du christianisme en Europe.

Si vous voulez en savoir plus sur les fondements historiques du concept de la féminité chez les druidesses, je vous invite à consulter cet article scientifique sur le sujet.   

Aujourd’hui, le culte wiccan reprend ce concept féminin de la déesse, et l’archétype de la sorcière fait un retour marqué dans notre culture. En effet, ce culte tire son étymologie du vieil anglais witchcraft signifiant « l’art de la sagesse » ou « l’art de la sorcellerie ». Dans cette pratique, la déesse féminine revient en force dans l’ère moderne. 

Une spiritualité ouverte

Cependant, ce culte ne s’impose pas à la manière des grandes religions avec leurs structures étouffantes et hiérarchiques. Sa pratique favorise une interaction sacrée avec les forces de la nature et les cycles lunaires. Il en est de même pour le nouvel âge, ou la spiritualité ouverte qui sont accueillis à bras ouverts par des femmes et des hommes qui renouent avec des pratiques ancestrales de la spiritualité, des pratiques qui sont intimement liées aux cycles de la nature. D’ailleurs, on mesure une recrudescence des approches entourant les rituels lunaires, avec ou sans l’apport du culte wiccan. Ainsi, les femmes influencent ce retour aux cycles de la nature.

Pour en apprendre plus sur les sorcières modernes, je vous invite à consulter un article scientifique qui relate une recherche qui a été produite dans les années 80 à ce sujet. 

Cycles de la nature et temps cycliques

D’ailleurs, William Strauss, l’auteur du livre The Fourth Turning, explique un retour de ce rapport avec la notion cyclique de la nature à cette période précise de notre civilisation. En effet, le temps linéaire propre à la notion de progrès infini, notion liée à la montée de l’ère de l’industrialisation fait plus de mal que de bien. On n’a qu’à constater les dégâts de l’éternelle croissance économique, et du progrès scientifique sans conscience, qui relèvent du concept du temps linéaire imposé à l’époque des Lumières. Cette perception du temps linéaire nous a éloignés des cycles naturels de la vie. Voici ce qu’il dit :

«Le temps cyclique a commencé quand les anciens ont pour la première fois lié les cycles naturels des événements planétaires (rotations quotidiennes, mois lunaires, années solaires, précessions zodiacales) aux cycles de l’activité humaine (sommeil, réveil, gestation, naissance; plantation, récolte, chasse, fête). Le temps cyclique a donc conquis le chaos par la répétition, par le parent, le chasseur ou le fermier, qui a accompli le bon rituel juste au bon moment du cycle perpétuel, un peu à la manière d’un dieu ou d’une déesse originelle qui a exécuté un acte similaire au cours du premier cycle mythique du temps.»

Il ajoute :

«Ceux qui croyaient aux cycles pouvaient se livrer à ce que l’anthropologue Levy-Bruhl appelle une « participation mystique » à la répétition divine du cycle éternel de la nature.»

Strauss, William. The Fourth Turning (p. 9). Crown/Archetype. Édition du Kindle. 

Ainsi, on peut donc en conclure que ce retour au temps cyclique favorise l’éclosion d’une spiritualité en harmonie avec la nature.

Les cycles de la nature et les sorcières

L’éclatement des religions dans la société moderne permet aux femmes de vivre ouvertement leur spiritualité. Ainsi, les femmes étant intimement influencées par les cycles de la nature, en raison des rythmes de leurs corps associés à leur fertilité, se connectent intuitivement à la science des mystères, et à la Sagesse universelle. En effet, on peut remarquer un engouement certain pour les cycles lunaires, la pratique de l’astrologie, de la canalisation et du tarot, et plus encore. À l’évidence, les femmes se réapproprient leurs pouvoirs sacrés.

Une spiritualité encore taboue

Par ailleurs, cette réappropriation du pouvoir de la déesse se produit d’une façon de plus en plus accélérée, mais ne touche pas toutes les femmes. Plus elles exprimeront ouvertement leur spiritualité, et plus elles ouvriront des portes à celles qui ne se sentent pas encore à l’aise avec leur pouvoir féminin. En effet, la société toujours dominée par le monde patriarcal, malgré les avancées du féminisme, ne favorise pas toujours les échanges respectueux avec la spiritualité des femmes, même si de plus en plus d’hommes s’initient à la spiritualité ouverte. En vérité, le spectre judéo-chrétien plane toujours dans l’inconscient collectif.

Maintenant, revenons à nos sorcières. Nous sommes désormais conscientes du parcours historique injuste de la sorcière. De plus, nous savons que le malaise soulevé par la pratique de la divination n’a rien à voir avec le Mal ou les mauvais esprits. Alors, nous pouvons redonner toute la place à l’archétype de la sorcière dans notre monde moderne. Dans ce cas, comment reconnaître une sorcière moderne ? Vous allez certainement vous identifier avec la liste ci-dessous qui détaille les caractéristiques d’une sorcière affirmée.

Les 20 caractéristiques de la sorcière moderne

1.

Vous voyez le monde à la manière d’une toile d’araignée géante où tout est relié, connecté, interdépendant : les humains, les animaux, les plantes, les planètes, les choses, le cosmos tout entier.

2.

Vous pratiquez l’art de la transformation de la conscience.

3.

Vous croyez à la Loi de l’attraction.

4.

Vous êtes sensible aux cycles lunaires et aux marées.

5.

Vous êtes hypersensibles; votre perception des 5 sens est accrue, et votre 6e sens se développe. Vous démontrez une forte empathie envers tous les êtres.

6.

Vous êtes attirée par les pratiques de guérison liées à la nature, comme l’aromathérapie, la phytothérapie, l’herboristerie, la naturopathie, etc.

7.

Vous renouez avec les auteurs de l’alchimie et tenter de retracer leurs rôles dans l’histoire du sacré.

8.

Vous reconnaissez que l’Univers est régi par l’amour inconditionnel. 

9.

Vous renouez avec votre intuition, et tentez par tous les moyens de le conscientiser et l’accroître. Vous développez ou désirez développer une pratique des arts divinatoires comme le tarot, les runes, l’astrologie, les dés de la destinée, etc.

10.

Vous avez vécu un contact avec une personne décédée, ou vous avez consulté un médium pour connecter avec un proche décédé. Vous croyez fermement que la réalité qui sépare la vie sur Terre et la vie dans l’au-delà n’est en fait qu’un mince voile. Par le fait même, vous croyez que la vie ne se termine pas avec la mort. En vérité, la mort est un passage à une nouvelle étape de la vie avec un grand « V ».

11.

Vous renouez avec les pratiques qui touchent au monde de l’énergie, comme le Reiki, la canalisation, la thérapie énergétique, l’acupuncture, le yoga, etc.

12.

Vous renouer aussi avec les pratiques anciennes de la médecine comme l’acupuncture, l’Ayurveda, le chamanisme, le gi gong, etc.

13.

Vous savez que le monde divin n’est plus dominé par une vision patriarcale du monde; pour vous, Dieu n’est pas genré.

14.

Vous considérez que tous les humains sont des êtres spirituels qui se sont incarnés dans la matière pour évoluer, et non des êtres matériels qui deviendront des êtres spirituels.

15.

Vous savez que l’enfer n’existe pas ailleurs que sur Terre. En fait, les humains créent l’enfer et ont donc la possibilité de créer le paradis, s’ils le voulaient vraiment.

16.

Vos valeurs les plus fécondes sont la liberté, la créativité, l’authenticité et la coopération.

17.

Pour vous, la pratique de la spiritualité est une affaire personnelle, tout comme le rapport avec le divin. Vous reconnaissez que les enseignements sacrés des religions traditionnelles appartiennent à tous les humains. En effet, il n’y a pas d’intermédiaire entre vous et le divin, contrairement à ce que professent certaines religions traditionnelles.

18.

Vous vous entourez d’objets sacrés, comme des cristaux, des images saintes, des talismans, des mandalas, des bijoux, etc. Vous créez vos propres rituels et vos autels personnels.

19.

Vous reconnaissez l’apport de la numérologie et de l’astrologie dans la connaissance de soi.

20.

Vous croyez que les synchronicités sont des messages de l’univers ou des Guides spirituels, ou encore de votre intuition, qui sont adressés à votre intention.

Soyons fières d'être sorcières!

Comme vous pouvez le constater, nous vivons une époque extraordinaire qui permet la remontée de la déesse féminine. Cette déesse n’appartient pas à un monde distant, impersonnel ou atteignable par des voies réservées à de seules initiées. En réalité, la déesse prend forme au cœur de chaque femme du monde, qu’elle en soit consciente ou non. 

Plus particulièrement, les femmes qui pratiquent un art divinatoire, comme le tarot ou la canalisation sont de véritables sorcières. En plus d’affirmer la déesse en soi, elles expriment un pouvoir qu’elles ont toujours possédé, mais qui leur fut ravi par les religions patriarcales. Soyons fières de notre pouvoir et affirmons-le avec fierté et conviction.

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